Le lipochrome jaune
« Un canari ? C’est jaune bien sûr
! »
Voilà évidemment la phrase-type entendue chez la plupart des profanes. L’expression « jaune canari » est d’ailleurs entrée dans les mœurs depuis bien longtemps. Beaucoup de personnes étrangères à notre monde de la canariculture sont convaincues que tous les canaris sont jaunes. Je souris souvent lorsque ces braves gens visitent mon élevage : « Et là, Monsieur, qu’est-ce que c’est que ces oiseaux ? ». Tout ébahis qu’ils sont lorsqu’on leur annonce que ce sont des canaris… et qu’il en existe des dizaines voire des centaines de couleurs bien distinctes et différentes du jaune !
Voilà évidemment la phrase-type entendue chez la plupart des profanes. L’expression « jaune canari » est d’ailleurs entrée dans les mœurs depuis bien longtemps. Beaucoup de personnes étrangères à notre monde de la canariculture sont convaincues que tous les canaris sont jaunes. Je souris souvent lorsque ces braves gens visitent mon élevage : « Et là, Monsieur, qu’est-ce que c’est que ces oiseaux ? ». Tout ébahis qu’ils sont lorsqu’on leur annonce que ce sont des canaris… et qu’il en existe des dizaines voire des centaines de couleurs bien distinctes et différentes du jaune !
2. Le jaune : ancien et courant
C’est vrai cependant que le canari jaune est probablement
l’oiseau le plus élevé dans nos élevages.
Il suffit de visiter des expositions pour se rendre compte du nombre
incroyable de lipochromes jaunes exposés ! C’est presque
toujours la couleur la plus représentée. Seuls parfois,
les lipochromes blancs sont plus nombreux… Mais ce n’est
pas pour cela que ces derniers sont davantage élevés :
en effet, en blanc, on expose plus facilement toutes les catégories,
ainsi que les deux sexes. Ce qui n’est guère le cas en
jaune.
Le lipochrome jaune est aussi un oiseau connu depuis
plusieurs siècles ! Alors que la plupart des autres mutations
ne sont élevées que depuis quelques dizaines d’années
tout au plus ! Il est issu des canaris originels : des verts…
ou plutôt des noirs jaunes.
Et puis le canari lipochrome jaune s’est répandu rapidement tant pour sa couleur agréable que pour son chant. Il fut la base de bien des élevages anciens et c’est d’ailleurs en travaillant les jaunes que d’autres mutations apparurent : le blanc et le facteur ivoire furent découverts pour la première fois dans des nichées de jaunes. On peut même encore rappeler que c’est en croisant ces jaunes avec le tarin rouge du Vénézuela que l’on créa les premiers canaris oranges qui donnèrent nos lipochromes rouges d’aujourd’hui.
Et puis le canari lipochrome jaune s’est répandu rapidement tant pour sa couleur agréable que pour son chant. Il fut la base de bien des élevages anciens et c’est d’ailleurs en travaillant les jaunes que d’autres mutations apparurent : le blanc et le facteur ivoire furent découverts pour la première fois dans des nichées de jaunes. On peut même encore rappeler que c’est en croisant ces jaunes avec le tarin rouge du Vénézuela que l’on créa les premiers canaris oranges qui donnèrent nos lipochromes rouges d’aujourd’hui.
Le lipochrome jaune est donc un oiseau « ancien
». C’est un oiseau très courant. C’est un oiseau
qui s’élève plutôt aisément par rapport
à des mutations nouvelles. C’est une couleur de base que
je recommande donc aux jeunes et aux débutants. Et pourtant,
n’allez pas croire que c’est un oiseau facile à exposer
! Au contraire, il faut savoir sélectionner, accoupler et préparer
les sujets qui donneront les meilleurs résultats. L’œil
de l’amateur doit s’habituer aux nuances de jaunes qui sont
multiples, je vous l’assure… Et ce n’est qu’avec
le temps et l’habitude que vous pourrez reconnaître un «
bon » jaune d’un jaune quelconque. La concurrence est telle
qu’il faut une superbe souche pour gagner en jaune. Mais quelle
joie de construire un magnifique sujet jaune capable de rivaliser avec
les meilleurs !
3. Le jaune est en moi
On le sent probablement dans ma prose, mon cœur
bat pour cette couleur depuis mes premiers pas en canariculture. Même
si mon élevage est plus diversifié dorénavant,
je reste attaché à cette couleur qui fut celle de mes
débuts. C’est, sans aucun doute, l’oiseau que je
« connais » le mieux. Pour l’avoir étudié
et élevé en grand nombre. Pour y avoir gagné le
plus de titres et de médailles aussi. Obtenir l’or en jaune
à « Geel » reste et restera longtemps mon meilleur
souvenir d’exposant. Il faut dire qu’à cette époque,
j’élevais presqu’exclusivement cette couleur : 80
couples de lipochromes jaunes… de quoi être sélectif.
De la matière à observer, tester, tenter divers accouplements…
Une expérience que je me permets donc de partager ici dans cet
article.
4. Sans pigment mélanique ?
Au départ, le canari est un noir jaune ; une mutation
(le gène E+ devient E) empêche la fabrication des pigments
mélaniques. Le lipochrome apparaît alors. Il faut savoir
cependant que, même si ce n’est plus visible au premier
abord, le lipochrome jaune demeure un noir… ou un agate, un brun
ou encore un isabelle ! La majorité sont des noirs. D’ailleurs,
des taches mélaniques viennent nous le rappeler de temps en temps.
Il est en effet courant que des oiseaux naissent avec l’une ou
l’autre petite plume noire. Même deux jaunes lipochromes
purs donneront naissance à des jeunes avec ces taches. C’est
inévitable ! Dans mon élevage et au fil des années
(sur plusieurs milliers de jeunes jaunes), j’arrive à un
pourcentage variant entre 7 et 10 % d’oiseaux panachés…
parfois très légèrement. J’ai coutume de
dire que lorsqu’une souche de lipochromes ne donne plus de tachés,
alors, c’est que la souche est morte ! Faut-il se séparer
de ces oiseaux « panachés » ? Lorsque l’on
élève en grande quantité, on a le choix ! J’avoue
donc que généralement, on se sépare de ces oiseaux.
Mais il m’est arrivé aussi couramment de conserver l’un
ou l’autre oiseau ayant une tache mélanique. Simplement
parce que ces oiseaux avaient d’autres qualités qui méritaient
qu’on s’y attarde. Le constat est rassurant : les oiseaux
descendant de tachés ne sont pas plus nombreux à avoir
une tache ! De plus, les taches ne se fixent pas en un endroit particulier
du corps. Deux exceptions cependant : les taches pigmentées sur
le bec et celles situées sur les pattes. Là, bizarrement,
on retrouve la « tare » très souvent dans la descendance…
Je ne conserve donc jamais ces oiseaux-là.
Des taches noires… mais parfois aussi des taches brunes ! Simplement, parce que, comme je le dis ci-dessus, le lipochrome jaune peut aussi être un brun ou un isabelle par exemple ! On le constate facilement lorsqu’il est taché. Mais il est encore plus aisé de le voir lorsque les jeunes naissent ; en effet, durant les premiers jours de leur vie, la couleur des yeux des oisillons nous renseignent sur l’éventuelle mutation brune ou isabelle. C’est même un moyen d’élever des lipochromes jaunes et de les sexer dès la naissance ! Encore faut-il être observateur et surtout avoir bâti un couple « auto-sexable ». Je suis convaincu que les meilleurs oiseaux d’exposition en lipochrome jaune sont des noirs. Cependant, le brun peut être utile. Je me souviens d’un mâle brun qui fut l’un de mes meilleurs oiseaux d’élevage et donna une belle descendance. Cet oiseau me permit, à l’époque, d’améliorer la qualité du plumage… Sa plume était si soyeuse… Ce qui est courant chez les bruns finalement.
Des taches noires… mais parfois aussi des taches brunes ! Simplement, parce que, comme je le dis ci-dessus, le lipochrome jaune peut aussi être un brun ou un isabelle par exemple ! On le constate facilement lorsqu’il est taché. Mais il est encore plus aisé de le voir lorsque les jeunes naissent ; en effet, durant les premiers jours de leur vie, la couleur des yeux des oisillons nous renseignent sur l’éventuelle mutation brune ou isabelle. C’est même un moyen d’élever des lipochromes jaunes et de les sexer dès la naissance ! Encore faut-il être observateur et surtout avoir bâti un couple « auto-sexable ». Je suis convaincu que les meilleurs oiseaux d’exposition en lipochrome jaune sont des noirs. Cependant, le brun peut être utile. Je me souviens d’un mâle brun qui fut l’un de mes meilleurs oiseaux d’élevage et donna une belle descendance. Cet oiseau me permit, à l’époque, d’améliorer la qualité du plumage… Sa plume était si soyeuse… Ce qui est courant chez les bruns finalement.
Un bon lipochrome jaune est un jaune qui possède
la teinte « citron ». Ce facteur citrin est en fait un facteur
optique. Certains l’appellent facteur bleu ou facteur de réfraction.
Ce gène est le gène B. Il modifie la structure de la plume
et va influer sur le renvoi de la lumière au travers du plumage.
C’est bien « optique » puisque c’est la perception
de l’œil de l’homme qui varie.
En simplifié, un oiseau sans facteur optique est toujours trop doré ! C’est l’un des principaux défauts que l’on puisse trouver à un lipo jaune. Mais la gamme du jaune est étendue et la perception d’une personne à l’autre n’est pas toujours la même. L’idéal est donc un oiseau très coloré mais d’une couleur jaune citron vert. Difficile à expliquer… le mieux est d’observer les oiseaux et de s’habituer à la bonne teinte. L’expérience est la seule manière d’avancer ! Ce n’est jamais du temps perdu que d’observer et comparer ses oiseaux. L’idéal, c’est une analyse à la lumière naturelle mais pas crue. Personnellement, je place mes oiseaux en cage d’expo face à une fenêtre. Pas au soleil, pas par temps maussade non plus. J’affirme également que les meilleures heures sont entre 10 h et midi. En ces moments-là, dans ces bonnes conditions, on remarque vite les différences des nuances jaunes. Et c’est l’essentiel pour faire sa sélection des reproducteurs et des oiseaux à exposer.
Quelques petits conseils concernant le facteur citrin : ce facteur doit être doublé pour que le sujet soit vraiment bon. Une exposition prolongée au soleil va ternir la couleur ; évitez donc de placer vos lipochromes jaunes d’exposition dans des volières ensoleillées. Méfiance vis-à-vis de certains aliments qui colorent ! Des carottes ou du chou, mais aussi certaines pâtées ne sont guère appropriés et risquent de donner une couleur « orangée » à vos protégés !
En simplifié, un oiseau sans facteur optique est toujours trop doré ! C’est l’un des principaux défauts que l’on puisse trouver à un lipo jaune. Mais la gamme du jaune est étendue et la perception d’une personne à l’autre n’est pas toujours la même. L’idéal est donc un oiseau très coloré mais d’une couleur jaune citron vert. Difficile à expliquer… le mieux est d’observer les oiseaux et de s’habituer à la bonne teinte. L’expérience est la seule manière d’avancer ! Ce n’est jamais du temps perdu que d’observer et comparer ses oiseaux. L’idéal, c’est une analyse à la lumière naturelle mais pas crue. Personnellement, je place mes oiseaux en cage d’expo face à une fenêtre. Pas au soleil, pas par temps maussade non plus. J’affirme également que les meilleures heures sont entre 10 h et midi. En ces moments-là, dans ces bonnes conditions, on remarque vite les différences des nuances jaunes. Et c’est l’essentiel pour faire sa sélection des reproducteurs et des oiseaux à exposer.
Quelques petits conseils concernant le facteur citrin : ce facteur doit être doublé pour que le sujet soit vraiment bon. Une exposition prolongée au soleil va ternir la couleur ; évitez donc de placer vos lipochromes jaunes d’exposition dans des volières ensoleillées. Méfiance vis-à-vis de certains aliments qui colorent ! Des carottes ou du chou, mais aussi certaines pâtées ne sont guère appropriés et risquent de donner une couleur « orangée » à vos protégés !
6. La longueur du plumage.
C’est l’une des clés de nos élevages
de lipochromes jaunes ! Tout est basé sur cette fameuse longueur
de plume !
On distingue (outre les mosaïques dont je ne parlerai pas dans cet article) 2 grandes catégories de lipochromes jaunes : les intensifs et les schimmels.
L’intensif présente un pigment jaune qui se dépose jusqu’au bout de chaque plume. La teinte de l’oiseau est très soutenue sur l’ensemble du corps. Leur plumage est généralement très serré et court.
Le schimmel, à l’inverse, présente un pigment jaune qui ne se dépose pas jusqu’au bout de la plume. Il y a une petite bordure externe qui reste blanche. L’oiseau apparaît alors comme saupoudré de farine. On parle d’écaillage. Les schimmels ont généralement une plume plus épaisse et plus longue. Ils semblent plus costauds que les intensifs.
Pour les expositions, les deux types d’oiseaux sont valables. Attention toutefois : pour les intensifs, on ne pourra voir aucune trace d’écailles blanchâtres. Ces traces de schimmels apparaissent parfois fautivement dans la nuque et sur le dos. Seuls les mâles sont de bons oiseaux exposables. Pour les schimmels, l’écaillage doit être très régulier sur l’ensemble du corps. Il arrive souvent que la nuque et le dos soient trop blanchâtres ou que le front soit trop jaune. Ici encore, les mâles uniquement seront des oiseaux qui pourront être exposés.
Dans un élevage bien travaillé, on sexe facilement les oiseaux grâce à leur catégorie et en observant la longueur du plumage. En effet, il faut simplement savoir que les femelles ont une plume en moyenne 1 mm plus longue que les mâles. Je l’affirme avec certitude puisque je l’ai vérifié par des observations strictes : durant 2 saisons consécutives, j’ai soigneusement arraché une plume de chaque jeune jaune ayant terminé sa mue. Le plus difficile était d’ôter la plume au même endroit du corps. Le plus significatif me semblait être le milieu du dos. J’ai ensuite collé chaque plume récoltée sur des feuilles cartonnées de couleur noire. Ceci sur plusieurs centaines de sujets ! Les constatations sont claires : les schimmels ont une plume plus longues que les intensifs (ça c’était déjà une évidence) mais, en plus, les femelles ont une plume plus longue que les mâles. Ceci facilite la sexage… et explique pourquoi les femelles ne correspondent pas au standard du lipochrome jaune ! En effet, tant pour l’intensif que pour le schimmel, cette plume un peu plus longue des femelles ne permet plus au « jaune » de couvrir l’entièreté de la longueur… Ainsi donc, une trace de givre blanc apparaît sur le dos des femelles intensives ! De même l’écaillage est moins bon sur le dos des femelles schimmels ; à cause de cette plume longue, le givre blanc devient lourd !
Sexer mes lipochromes jaunes ne me pose aucun problème : dès la fin de la mue, je sépare d’abord les intensifs des schimmels. Ensuite, en regardant principalement sur le dos, je sépare facilement les mâles des femelles. Rares sont les oiseaux pour lesquels je me trompe ! La couleur jaune peut également venir au secours en cas d’hésitation : les mâles ont généralement une couleur plus vive… plus chaude. Les femelles apparaissent plus citrin. C’est d’ailleurs pour cette raison que certains tentent de jouer des femelles lors de certaines expositions. Mais les juges doivent rester vigilants et auront tôt fait de découvrir les traces de schimmel fautives dans la nuque propres aux femelles… et la femelle ne pourra que rarement être récompensée.
Une remarque que je voudrais faire ici : c’est une constatation qui fait suite à mon expérience concernant la longueur de la plume mesurée au pied à coulisse sur mes feuilles noires. Les plumes les plus longues sont donc dans l’ordre décroissant : les femelles schimmels, les mâles schimmels, les femelles intensives et enfin les mâles intensifs. Et aussi étonnant que cela puisse paraître, j’affirme que plus une plume est longue, plus elle pousse rapidement ! C’est le fruit d’une autre étude sur l’ensemble de mon cheptel : la mue est généralement terminée en premier chez les femelles schimmels ! Et ce sont les mâles intensifs qui clôtureront la mue annuelle ! Je suis d’ailleurs convaincu que beaucoup d’exposants avaient déjà constaté la lenteur pour qu’une mue se termine chez certains de leurs mâles intensifs ! Et à quel endroit ? Autour du bec, bien sûr ! Là où les plumes sont les plus courtes ! Plus c’est court, plus c’est long à pousser…
Je pourrais m’étendre encore longuement sur le sujet de la longueur de la plume de nos lipochromes jaunes. Juste encore quelques mots, sans entrer dans une polémique au sujet de ce que certains appellent des « demi-intensifs ». Dans mon élevage, des « demi-intensifs », cela n’existe pas ! Quelle serait la différence entre un demi-intensif et un demi-schimmel ? Pour moi, et génétiquement aussi d’ailleurs, un oiseau est intensif ou schimmel. Rien d’autre. Certes, il existe des intensifs avec une plume un peu plus longue que d’autres par exemple. J’ai parfois accueilli des amateurs à la recherche de femelles demi-intensives ! Et bien, chez moi, toutes mes femelles intensives présentent un léger voile schimmel sur le dos : c’est typique des femelles ! Doit-on les appeler des « demis » ? Non, ce sont des intensives avec leur spécificité de femelles ! Un oiseau qui aurait une longueur de plume qui ne correspond pas à son sexe est d’ailleurs un oiseau à proscrire et à écarter de vos élevages ! Des oiseaux bien typés, voilà ceux qu’ils faut utiliser pour les accouplements.
On distingue (outre les mosaïques dont je ne parlerai pas dans cet article) 2 grandes catégories de lipochromes jaunes : les intensifs et les schimmels.
L’intensif présente un pigment jaune qui se dépose jusqu’au bout de chaque plume. La teinte de l’oiseau est très soutenue sur l’ensemble du corps. Leur plumage est généralement très serré et court.
Le schimmel, à l’inverse, présente un pigment jaune qui ne se dépose pas jusqu’au bout de la plume. Il y a une petite bordure externe qui reste blanche. L’oiseau apparaît alors comme saupoudré de farine. On parle d’écaillage. Les schimmels ont généralement une plume plus épaisse et plus longue. Ils semblent plus costauds que les intensifs.
Pour les expositions, les deux types d’oiseaux sont valables. Attention toutefois : pour les intensifs, on ne pourra voir aucune trace d’écailles blanchâtres. Ces traces de schimmels apparaissent parfois fautivement dans la nuque et sur le dos. Seuls les mâles sont de bons oiseaux exposables. Pour les schimmels, l’écaillage doit être très régulier sur l’ensemble du corps. Il arrive souvent que la nuque et le dos soient trop blanchâtres ou que le front soit trop jaune. Ici encore, les mâles uniquement seront des oiseaux qui pourront être exposés.
Dans un élevage bien travaillé, on sexe facilement les oiseaux grâce à leur catégorie et en observant la longueur du plumage. En effet, il faut simplement savoir que les femelles ont une plume en moyenne 1 mm plus longue que les mâles. Je l’affirme avec certitude puisque je l’ai vérifié par des observations strictes : durant 2 saisons consécutives, j’ai soigneusement arraché une plume de chaque jeune jaune ayant terminé sa mue. Le plus difficile était d’ôter la plume au même endroit du corps. Le plus significatif me semblait être le milieu du dos. J’ai ensuite collé chaque plume récoltée sur des feuilles cartonnées de couleur noire. Ceci sur plusieurs centaines de sujets ! Les constatations sont claires : les schimmels ont une plume plus longues que les intensifs (ça c’était déjà une évidence) mais, en plus, les femelles ont une plume plus longue que les mâles. Ceci facilite la sexage… et explique pourquoi les femelles ne correspondent pas au standard du lipochrome jaune ! En effet, tant pour l’intensif que pour le schimmel, cette plume un peu plus longue des femelles ne permet plus au « jaune » de couvrir l’entièreté de la longueur… Ainsi donc, une trace de givre blanc apparaît sur le dos des femelles intensives ! De même l’écaillage est moins bon sur le dos des femelles schimmels ; à cause de cette plume longue, le givre blanc devient lourd !
Sexer mes lipochromes jaunes ne me pose aucun problème : dès la fin de la mue, je sépare d’abord les intensifs des schimmels. Ensuite, en regardant principalement sur le dos, je sépare facilement les mâles des femelles. Rares sont les oiseaux pour lesquels je me trompe ! La couleur jaune peut également venir au secours en cas d’hésitation : les mâles ont généralement une couleur plus vive… plus chaude. Les femelles apparaissent plus citrin. C’est d’ailleurs pour cette raison que certains tentent de jouer des femelles lors de certaines expositions. Mais les juges doivent rester vigilants et auront tôt fait de découvrir les traces de schimmel fautives dans la nuque propres aux femelles… et la femelle ne pourra que rarement être récompensée.
Une remarque que je voudrais faire ici : c’est une constatation qui fait suite à mon expérience concernant la longueur de la plume mesurée au pied à coulisse sur mes feuilles noires. Les plumes les plus longues sont donc dans l’ordre décroissant : les femelles schimmels, les mâles schimmels, les femelles intensives et enfin les mâles intensifs. Et aussi étonnant que cela puisse paraître, j’affirme que plus une plume est longue, plus elle pousse rapidement ! C’est le fruit d’une autre étude sur l’ensemble de mon cheptel : la mue est généralement terminée en premier chez les femelles schimmels ! Et ce sont les mâles intensifs qui clôtureront la mue annuelle ! Je suis d’ailleurs convaincu que beaucoup d’exposants avaient déjà constaté la lenteur pour qu’une mue se termine chez certains de leurs mâles intensifs ! Et à quel endroit ? Autour du bec, bien sûr ! Là où les plumes sont les plus courtes ! Plus c’est court, plus c’est long à pousser…
Je pourrais m’étendre encore longuement sur le sujet de la longueur de la plume de nos lipochromes jaunes. Juste encore quelques mots, sans entrer dans une polémique au sujet de ce que certains appellent des « demi-intensifs ». Dans mon élevage, des « demi-intensifs », cela n’existe pas ! Quelle serait la différence entre un demi-intensif et un demi-schimmel ? Pour moi, et génétiquement aussi d’ailleurs, un oiseau est intensif ou schimmel. Rien d’autre. Certes, il existe des intensifs avec une plume un peu plus longue que d’autres par exemple. J’ai parfois accueilli des amateurs à la recherche de femelles demi-intensives ! Et bien, chez moi, toutes mes femelles intensives présentent un léger voile schimmel sur le dos : c’est typique des femelles ! Doit-on les appeler des « demis » ? Non, ce sont des intensives avec leur spécificité de femelles ! Un oiseau qui aurait une longueur de plume qui ne correspond pas à son sexe est d’ailleurs un oiseau à proscrire et à écarter de vos élevages ! Des oiseaux bien typés, voilà ceux qu’ils faut utiliser pour les accouplements.
7. La profondeur du jaune.
Il s’agit ici de la « quantité »
de jaune présent de le plumage de l’oiseau. Il est important
que cette couleur soit bien profonde. C’est le gène J qui
fait que le jaune est soutenu ou non. Lors de vos sélections,
éliminez sans regret les oiseaux trop pâles.
Je répète que l’exposition prolongée aux rayons directs du soleil peut « ternir » le plumage des jaunes.
Depuis quelques années maintenant, sont apparus dans nos expositions des lipochromes jaunes ayant une tonalité jaune profonde depuis la tête jusqu’à la pointe des rémiges et des rectrices. Je puis vous assurer qu’une telle profondeur de jaune dans les longues plumes des ailes et de la queue n’est pas possible sans une coloration par l’alimentation. C’est de la xanthophylle ou de la lutéïne qui permet de colorer ainsi le plumage. Ici, il faut faire un choix : on aime ou pas ; on suit le mouvement ou non. Les Hollandais et les Néerlandophones ont pour la plupart opté pour cette coloration artificielle. Du côté des Italiens, c’est presque tout le contraire : on recherche des oiseaux aux rémiges blanches. Dernièrement, certains juges pénalisaient même cette coloration des longues plumes… Pour ma part, si j’avoue avoir tenté l’expérience (concluante, il faut bien le dire) de la coloration dès la naissance, je suis retourné à un élevage plus traditionnel sans additif colorant. Cela permet une vraie sélection à mon sens.
Je répète que l’exposition prolongée aux rayons directs du soleil peut « ternir » le plumage des jaunes.
Depuis quelques années maintenant, sont apparus dans nos expositions des lipochromes jaunes ayant une tonalité jaune profonde depuis la tête jusqu’à la pointe des rémiges et des rectrices. Je puis vous assurer qu’une telle profondeur de jaune dans les longues plumes des ailes et de la queue n’est pas possible sans une coloration par l’alimentation. C’est de la xanthophylle ou de la lutéïne qui permet de colorer ainsi le plumage. Ici, il faut faire un choix : on aime ou pas ; on suit le mouvement ou non. Les Hollandais et les Néerlandophones ont pour la plupart opté pour cette coloration artificielle. Du côté des Italiens, c’est presque tout le contraire : on recherche des oiseaux aux rémiges blanches. Dernièrement, certains juges pénalisaient même cette coloration des longues plumes… Pour ma part, si j’avoue avoir tenté l’expérience (concluante, il faut bien le dire) de la coloration dès la naissance, je suis retourné à un élevage plus traditionnel sans additif colorant. Cela permet une vraie sélection à mon sens.
8. La répartition du jaune.
On l’a bien compris dans les chapitres précédents,
il est important que l’oiseau ait une coloration uniforme. Pour
les oiseaux d’exposition, c’est primordial, mais pour les
reproducteurs également évidemment.
Les défauts de répartition sont toujours les mêmes : la plupart des sujets présentent une trop grande quantité de jaune sur le front (au-dessus du bec), au croupion ou aux échancrures des ailes. Un peu comme si le facteur mosaïque était présent de manière sous-jacente. C’est surtout chez les mâles que cela se marque le plus.
L’autre défaut, c’est trop peu de facteur jaune. Et cela se marque le plus dans la nuque, dans le cou, ou à la coloration des rémiges et rectrices.
Pour « fabriquer » de bons oiseaux intensifs pour les expositions, voici un conseil à suivre pour chaque type d’oiseau en ce qui concerne sa répartition de couleur :
a) Pour les mâles intensifs : éliminer ceux qui ont un voile de givre dans la nuque ou le dos.
b) Pour les mâles schimmels : éliminer ceux qui ont véritable « masque » jaune autour du bec. Attention, on peut être plus tolérant si c’est un oiseau plus âgé ou encore si c’est un oiseau déjà « en feu ». En effet, en condition d’élevage, ce masque et cette barre frontale plus orangée apparaît parfois naturellement.
c) Pour les femelles intensives : éliminer les femelles ternes. Garder celles qui sont bien colorées. Le givre et le léger écaillage dans le dos sont totalement normaux et même recommandés…
d) Pour les femelles schimmels : ici aussi, éviter les oiseaux trop ternes. Le jaune doit être soutenu mais personnellement, je n’ai pas peur de conserver des femelles dont le dos est assez clair.
Les défauts de répartition sont toujours les mêmes : la plupart des sujets présentent une trop grande quantité de jaune sur le front (au-dessus du bec), au croupion ou aux échancrures des ailes. Un peu comme si le facteur mosaïque était présent de manière sous-jacente. C’est surtout chez les mâles que cela se marque le plus.
L’autre défaut, c’est trop peu de facteur jaune. Et cela se marque le plus dans la nuque, dans le cou, ou à la coloration des rémiges et rectrices.
Pour « fabriquer » de bons oiseaux intensifs pour les expositions, voici un conseil à suivre pour chaque type d’oiseau en ce qui concerne sa répartition de couleur :
a) Pour les mâles intensifs : éliminer ceux qui ont un voile de givre dans la nuque ou le dos.
b) Pour les mâles schimmels : éliminer ceux qui ont véritable « masque » jaune autour du bec. Attention, on peut être plus tolérant si c’est un oiseau plus âgé ou encore si c’est un oiseau déjà « en feu ». En effet, en condition d’élevage, ce masque et cette barre frontale plus orangée apparaît parfois naturellement.
c) Pour les femelles intensives : éliminer les femelles ternes. Garder celles qui sont bien colorées. Le givre et le léger écaillage dans le dos sont totalement normaux et même recommandés…
d) Pour les femelles schimmels : ici aussi, éviter les oiseaux trop ternes. Le jaune doit être soutenu mais personnellement, je n’ai pas peur de conserver des femelles dont le dos est assez clair.
9. La taille et la forme
Quelle que soit la couleur que l’on élève, un canari de couleur doit toujours être harmonieux tant dans sa taille que dans sa forme.
Mais plus que tout autre, la série des lipochromes doit impérativement suivre cet idéal ; il y a moins de critères que pour les pigmentés où le juge peut trouver des points positifs dans la largeur des stries, dans la belle disposition des flancs ou autre… Ici, rien de tout cela ! Hormis le jaune.
On comprend donc aisément l’importance de la stature du jaune. Il faut une belle taille sans pour autant dépasser les limites du raisonnable. On voit parfois des oiseaux trop gros, trop gras, trop lourds ou pire avec un long plumage informe. Le mieux est un oiseau au plumage bien serré mais avec une tête bien large au dessus du bec, avec une poitrine bien remplie sans pour autant être lourde. Eviter la cassure de la nuque ; la ligne tête-dos doit être droite. Les ailes se rejoignent harmonieusement sur le dos sans se croiser. En main, on sent tout de suite que l’oiseau est bien en chair. Un oiseau trop malingre doit être écarté des élevages… surtout si c’est une femelle.
10. Un bon couple de jaunes
Constituer un bon couple : voilà ce qui est le
plus complexe ! D’abord, il faut choisir la catégorie que
l’on veut travailler : soit le schimmel, soit l’intensif.
La majorité des éleveurs préfèrent exposer
les sujets intensifs mais d’autres ont une affection particulière
pour le charme d’un beau mâle schimmel. Il faut donc bâtir
son stam en fonction de ce choix.
Personnellement, j’ai toujours travaillé l’intensif. Bien que quelques couples sont constitués pour fabriquer de bons schimmels exposables.
Une première règle essentielle à respecter, c’est de placer un intensif avec un schimmel ! Inutile de perdre votre temps avec un accouplement intensif X intensif ou encore schimmel X schimmel ! Têtu de nature, j’ai aussi tenté ces expériences sur plusieurs générations… sans succès, loin de là !
Les seuls accouplements chez moi sont donc dorénavant mâle intensif X femelle schimmel ou inversément. C’est une question que l’on me pose souvent : est-ce mieux que ce soit le mâle qui soit intensif ou la femelle ? Au niveau des résultats, les éléments sont identiques : on obtiendra de toute manière 25 % de mâles intensifs, 25 % de mâles schimmels, 25 % de femelles intensives et 25 % de femelles schimmels. En principe donc, 1 oiseau sur 4 susceptible d’être exposé. Les meilleurs sujets intensifs exposés furent issus autant d’un type de couple que de l’autre. Je pense cependant que les jeunes gardent plus facilement la couleur du père et la taille de leur mère. Pour des raisons de facilité, j’élève avec plus de couples dont le mâle est intensif… simplement parce que ce sont les oiseaux que j’ai gardé pour exposer et donc que j’ai en plus grande quantité.
Personnellement, j’ai toujours travaillé l’intensif. Bien que quelques couples sont constitués pour fabriquer de bons schimmels exposables.
Une première règle essentielle à respecter, c’est de placer un intensif avec un schimmel ! Inutile de perdre votre temps avec un accouplement intensif X intensif ou encore schimmel X schimmel ! Têtu de nature, j’ai aussi tenté ces expériences sur plusieurs générations… sans succès, loin de là !
Les seuls accouplements chez moi sont donc dorénavant mâle intensif X femelle schimmel ou inversément. C’est une question que l’on me pose souvent : est-ce mieux que ce soit le mâle qui soit intensif ou la femelle ? Au niveau des résultats, les éléments sont identiques : on obtiendra de toute manière 25 % de mâles intensifs, 25 % de mâles schimmels, 25 % de femelles intensives et 25 % de femelles schimmels. En principe donc, 1 oiseau sur 4 susceptible d’être exposé. Les meilleurs sujets intensifs exposés furent issus autant d’un type de couple que de l’autre. Je pense cependant que les jeunes gardent plus facilement la couleur du père et la taille de leur mère. Pour des raisons de facilité, j’élève avec plus de couples dont le mâle est intensif… simplement parce que ce sont les oiseaux que j’ai gardé pour exposer et donc que j’ai en plus grande quantité.
11. Une bonne préparation
C’est bien d’obtenir de bons jeunes ; le
tout est d’encore bien les préparer pour l’exposition.
Les règles habituelles à ce sujet ont déjà
fait l’objet de réunions et d’articles. Mais je voudrais
insister ici sur quelques points particuliers à l’élevage
du lipochrome jaune. D’abord, c’est une couleur claire et
donc sensible et fragile face au phénomène du picage juste
avant le sevrage ou pendant celui-ci. Surveillez et à la moindre
trace de sang, lavez les plumes pour éviter qu’elles ne
soient « rongées » par le sang.
Personnellement, je lave toujours ma sélection de jaunes une unique fois à la fin de la mue. Un lavage complet comme pour les blancs en vue des expositions de la saison. Ensuite, je ne les prends plus en main. Sauf le jour de l’enlogement en cas de besoin uniquement : le dessus du bec est parfois souillé ou encore les pattes.
Personnellement, je lave toujours ma sélection de jaunes une unique fois à la fin de la mue. Un lavage complet comme pour les blancs en vue des expositions de la saison. Ensuite, je ne les prends plus en main. Sauf le jour de l’enlogement en cas de besoin uniquement : le dessus du bec est parfois souillé ou encore les pattes.
12. D’autres jaunes…
J’ai beaucoup parlé du lipochrome jaune
et même plus particulièrement du jaune intensif. Mais à
côté de cet oiseau, il y a aussi d’autres lipochromes
jaunes que l’on peut associer ou croiser.
La mutation ivoire tout d’abord. Cette dernière modifie la disposition du lipochrome dans la plume ce qui donne une teinte plus pâle. Le défaut le plus courant de ces oiseaux est d’avoir trop de schimmel dans le dos d’une part et/ou d’être trop terne et pas assez lumineux d’autre part. Cette mutation est récessive et liée au sexe.
Une autre mutation est celle qui permet d’obtenir des lutinos : c’est-à-dire des lipochromes jaunes aux yeux rouges. C’est possible grâce à la mutation ino (facteur récessif indépendant) mais le plus couramment, ce sont des satinés (facteur récessif mais lié au sexe !).
Le défaut de ces oiseaux est toujours le même : la tonalité du jaune est fautive ; ils manquent de facteur citrin et sont trop orangés… Et lorsque la couleur jaune citron semble acceptable, c’est souvent une femelle et dans ce cas, on retrouve à nouveau du givre dans la nuque…
La mutation ivoire tout d’abord. Cette dernière modifie la disposition du lipochrome dans la plume ce qui donne une teinte plus pâle. Le défaut le plus courant de ces oiseaux est d’avoir trop de schimmel dans le dos d’une part et/ou d’être trop terne et pas assez lumineux d’autre part. Cette mutation est récessive et liée au sexe.
Une autre mutation est celle qui permet d’obtenir des lutinos : c’est-à-dire des lipochromes jaunes aux yeux rouges. C’est possible grâce à la mutation ino (facteur récessif indépendant) mais le plus couramment, ce sont des satinés (facteur récessif mais lié au sexe !).
Le défaut de ces oiseaux est toujours le même : la tonalité du jaune est fautive ; ils manquent de facteur citrin et sont trop orangés… Et lorsque la couleur jaune citron semble acceptable, c’est souvent une femelle et dans ce cas, on retrouve à nouveau du givre dans la nuque…
Article par Didier Duvivier.
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